Marcher sans relâche…

A longueur d’années, à longueur de saison, le ‘sans-logis’ marche, sans relâche, il marche…
Aller et venir d’un bout à l’autre de la ville,
S’installer à l’endroit ‘idéal’ pour faire la manche,
Se rendre au dispositif d’aide alimentaire,
Retrouver ses compagnons de rue,
Ne pas oublier les rendez-vous donnés par les travailleurs sociaux, le CCAS, la préfecture et j’en passe,
Dénicher un petit coin pour satisfaire ses besoins, un autre pour un brin de toilette, voire une douche,
Dépenser ses trois sous en denrées alimentaires ou psychoactives,
Retourner à l’endroit que l’on s’est trouvé pour dormir quelques heures avant les tumultes du jour, celui où l’on se sent le plus en sécurité, le plus confortable si l’on peut dire, ou bien chercher un nouveau coin si on a été délogé (c’est gênant, un sdf en pleine ville, ça ne fait pas très… ‘chic’, vous comprenez ?!).

Imagine-t-on un instant les pieds des personnes sans abri ou en situation de très grande précarité ? Ces pieds qui portent le poids d’une immense misère et d’un corps imprégné de fatigue et de lassitude.
Quand il s’agit de survivre en premier lieu, que l’accès au soin est devenu une épreuve, comme chaque démarche, la santé générale ne devient plus la priorité absolue… et pourtant, faute de chaussures en bon état, il n’est pas rare que les mycoses s’installent, que les pieds s’infectent, parfois même se gangrènent.
Il arrive que les sdf ne quittent jamais leurs chaussures, de peur de se les faire voler (si, si, je vous assure que des sdf se font voler des affaires : lorsqu’ils parviennent à récupérer de bonnes paires de chaussures, celles-ci sont vite convoitées, comme tout le reste d’ailleurs).

En peu de temps, j’ai vu des hommes en claquettes, ou en chaussures trempées tellement elles étaient délabrées… j’ai soigné quelques pieds, et bien, ce n’aurait pas été du luxe que ces personnes puissent, à l’issue du soin, recevoir de bonnes chaussures, et aussi des chaussettes sèches et propres que j’emmène désormais dans ma besace de ‘socio-esthéticienne ambulante’ : « ça peut toujours servir » ! 

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